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Retour English François Mélone

Il nait le 24 avril 1905. Sa soeur, elle aussi du mois d'avril, vient de fêter ses 16 ans, son frère Louis va bientôt avoir 8 ans et Paul a eu ses 5 ans. Sa mère a 41 ans, et son père 51 ! C'est le petit dernier.
Suite à une attaque survenue avant sa naissance, son père est paralysé. Lorsqu'il meurt, il a 3 ans ... sa mère a 44 ans et sa soeur aînée 19 ans. Ils sont pauvres. Petit, il chantera dans les cafés pour gagner un peu d'argent ...
Il a 9 ans lorsque la guerre de 14-18 éclate. Sa soeur est mariée avec deux enfants. Son frère aîné se retrouve soutien de famille à 17 ans. Une dame de la bourgeoisie, Madame de Montety, décide de financer ses études secondaires (latin/grec) dans une école religieuse de La Valette. Il y est pensionnaire.
A 14 ans, le 1er septembre 1919, il entre à l'arsenal de Toulon comme apprenti et auxiliaire. Le jour de ses 16 ans, il est engagé comme ouvrier et auxiliaire jusqu'au 7 mai 1925. Il passe le concours d'entrée à l'école d'officiers de Saint Maixent, et le réussit. Le 7 mai 1925, à 20 ans, il s'engage pour 5 ans et part pour Saint Maixent. Il deviendra capitaine d'infanterie de Marine.
Le 6 septembre 1930, il épouse Eglantine Girard (il l'appelle Eglan). Il a 25 ans, elle en a 23.
Il n'oublie pas sa famille, à qui il verse fidèlement de l'argent, pour les aider à joindre les deux bouts.
Le 27 juillet 1931, il devient père pour la première fois : c'est un fils, Jacky. Puis il est affecté à la base militaire de Médenine, en Tunisie, où un second fils naîtra trois ans après, en 1934 : Henri. En 1937, un troisième fils naît à Saint-Louis du Sénégal : Jean-Pol. En 1939, alors qu'il est à la base militaire de Fréjus, la guerre est déclarée. Tout le monde se tient prêt, attendant les ordres, lorsqu'il apprend la naissance de sa fille : il quitte secrètement la base pour aller la voir et lui donne le nom de la mère patrie, France. En 42, un quatrième fils, Bernard, naît à Dakar. Ils sont alors au camp militaire de Ouakam, à l'extérieur de Dakar. La situation se dégradant à cause de la guerre, il se voit dans l'obligation de faire rapatrier les siens. Sa femme embarque à Dakar, avec ses 5 enfants, dont un bébé, Bernard. Elle fait seule la traversée en bateau, avec tout ce petit monde, plus 9 paquets ! Il s'installe alors Avenue Roume, en plein Dakar. Pendant ces années de séparation, il tient fidèlement un journal, où il écrit à sa bien-aimée.
Sa mère meurt le 15 janvier 1944, à l'age de 80 ans. Il ne l'apprendra que bien plus tard, indirectement, ce qui l'affectera.
Il vivra ainsi 5 longues années, séparé des siens, espérant participer à la libération de la France, attendant les ordres, sans savoir ce qu'on allait faire d'eux, ni quand il pourrait rentrer.
Il est démobilisé le 23 juillet 1946. Il arrive à Toulon, où sa famille est venue l'accueillir. Ils habitent à Reillanne, sur le cours.
En 1947, il a un fils, Gérard, puis, en 1951, une fille Marie-Chantal.
Il décide de prendre sa retraite et quitte l'armée. Il cherche du travail ... il assure le secrétariat de la mairie de Reillanne et d'Oppedette. Il travaille comme jardinier au couvent, élève des vers à soie, pour les envoyer à Lyon. Il est délégué bénévole pour les jeunes délinquants, membre honoraire du corps des sapeurs pompiers.
Lorsque sa fille France se marie, il est agé de 55 ans. Il travaille à l'usine Péchiney, comme surveillant de l'usine et du village des employés. Il travaille aussi de nuit, surveille les camions qui sortent, ce qu'ils emportent ... il habite à Saint Auban, dans une maison mitoyenne. Il élève des lapins dans des clapiers. Il part au travail avec sa cantine qui contient son repas. Quand il rentre de son travail, l'été, il met la tête sous l'eau, au-dessus de l'évier de la cuisine et se lisse les cheveux de la main.
Atteint de la leucémie, il met ses papiers en ordre et s'arrange pour assurer une bonne retraite à sa femme. Il lui laissera des directives sur les démarches qu'elle devra faire après sa mort.
Il meurt quatre ans après, le 8 octobre 1980, à l'age de 75 ans.

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Quelques éléments supplémentaires à développer ...
François mis en nourrice en Italie (Piémont) ... "Lou cantaïre" ... aidé par Madame de Monteti ... joueur de mandoline et banjo ... capitaine de l'infanterie coloniale ...
Secrétaire de la mairie de Reillanne, ennuis de la part de M. Anglès ... Prof à Saint-Loup à Marseille ... emménage dans la villa du Caï vers 1954 ... Saint Auban vers 54 où il retrouve Marcel Baudoin connu à l'arsenal de Toulon !!! Déménagement famille à St Auban en 56.
François était très sensible et doux ! il faut avoir vu les pleurs et les éclats de rire lorsqu'ils se retrouvaient avec son frère et sa soeur, et avoir entendu les "Loule !", les "Chois !" et "Fine !" qui soulignaient joies et embrassades !
Délégué pénitentaire, mes quelques copains dont il avait à s'occuper -ceux qui tournaient mal- le décrivaient comme très gentil et compréhensif ... formidable !